CELINE MAYEUR, ECRIVAIN

LA PETITE ROBE BLEUE

Recueil de nouvelles réalistes, fantastiques, humoristiques ou érotiques.

 

Ouvrage bientôt disponible!

 

couverture la petite robe bleue.JPG

 

 Illustratrice : Laureen Medini Vaxelaire

Page de L'artiste peintre.

 

 

Troublantes, palpitantes et savoureuses, les fictions enchâssées dans le recueil de La petite robe bleue mêlent les genres et les styles pour narrer avec romantisme, comique ou gravité le quotidien de la Femme du XXIème siècle.
Ce recueil réunit dix nouvelles réalistes, érotiques, humoristiques ou fantastiques. Elles trahissent les secrets d’un panel de femmes d’âge et d’environnement socio-culturels différents, de brillantes femmes à la fois sensibles, introverties et dépravées qui savent manipuler leur monde par séduction, par jeu ou par amour.
La nouvelle qui donne son titre à l’ensemble décrit les effets surprenant d’une robe ensorcelée et ensorcelante qui se raccourcit en dévergondant celle qui la porte.

 

Ci dessous, un petit descriptif des dix nouvelles de la "Petite Robe bleue".

La nouvelle qui donne son titre à l’ensemble décrit les effets surprenant d’une robe ensorcelée et ensorcelante qui se raccourcit en dévergondant celle qui la porte.

Clémence est une rate qui se réincarne en femme. Son maître, devenu par la suite son amant est un esthète dont elle brosse un portrait peu flatteur. A la fois fantastique et réaliste, cette nouvelle satirique raconte les névroses de l’être humain.

A l’heure où l’optométrie est sur le point d’être reconnue en France, l’auteur a choisi d’écrire L’optométriste, une nouvelle décrivant avec humour le conflit entre les ophtalmologistes et les optométristes. L’héroïne, ou plutôt l’anti-héroïne est une jeune femme naïve qui se fait manipuler par un professionnel de la santé peu scrupuleux. S’en suivent des descriptions lubriques que l’on goûte avec volupté parce que l’auteur orne de poésie les scènes érotiques.

Se parler démystifie les relations ambivalentes qui se tissent entre l’Artiste et son conjoint. Ici, l’artiste s’appelle Romancine. Elle écrit des poèmes à son mari tout en ne parvenant guère à lui parler. Celui-ci, lasse de leurs malentendus, s’apprête à passer une soirée sans elle.

Le coffre est une nouvelle psychologique. Yvette, quadragénaire, professeur de latin, sombre progressivement dans la folie. Cette nouvelle troublante se lit comme un journal intime. La narration à la première personne et l’utilisation du présent permettent au lecteur de s’identifier à cette femme réservée, des plus ordinaires, devenant schizophrène par le poids des souvenirs. 

Mon joujou exotique, c’est le péché « mignon » d’une trentenaire gourmande et névrosée qui dévore son compagnon au sens propre comme au sens figuré.

Touche kiki est une nouvelle humoristique où Faustine, femme au foyer, se retrouve dans des situations cocasses bien malgré elle à cause de ses mains baladeuses.

L’euthanasie féminine relate un sujet grave : Le déni de grossesse. Maélia, mère de deux enfants et secrétaire au chômage parvient après une longue période d’inactivité à décrocher un entretien chez un chirurgien esthétique, c’est au moment fatidique qu’elle accouche de son déni de grossesse.

Prosopagnosie se présente comme les confidences d’une mère et de ses deux filles toutes trois ravagées par la mort de leur père et époux. Emouvante, cette nouvelle décrit les réactions de trois femmes d’âge et de caractères différents qui cachent de lourds secrets.

Jade est la nouvelle qui clôt ce recueil. La narratrice à la tête d’ange et à l’esprit perverti essaie de percer à jour son amie mystérieuse et charismatique. Cette nouvelle reprend les thématiques de la dualité ; ici, l’héroïne rencontre son double.

 

 

Extrait de la nouvelle La petite robe bleue

 

Chapitre 1…Mélancolique incipit.

 

 

 

Virginia avait choisi cette nuit pour connaître le lieu où conflue la vie avec la mort. Ce serait la fuite de son corps et de ses nostalgies dans l’onde noirâtre du Lot. Ce serait une ultime communion avec la nature, un baiser mouillé avant de sombrer dans la vase.

C’était  une nuit fraîche et  orageuse. Elle en aurait  préféré une autre, plus étoilée ou plus douce mais les gens auraient été  en terrasse, ils auraient perçu son corps inanimé dans les eaux vives et auraient volé à son secours.

 

Elle estimait qu’elle avait suffisamment souffert de n’être plus aimée par l’artiste, celui qui l’avait considérée comme sa muse. Il lui avait demandée de ne plus lui écrire parce qu’il n’avait que faire de ses mots, ils étaient  éprouvants. Il l’implorait dans une dernière lettre d’oublier son nom et son existence parce que les roses qu’elle  lançait au-dessus de la clôture de son jardin intérieur étaient épineuses.

Elle ne nourrissait plus aucun espoir de le retrouver  dans les plaines paisibles d’une félicité partagée.

 

Puisqu’il désirait son silence, elle se plierait à sa volonté. Pourtant, cela aurait été trop facile de tourner la page sans faire d’histoire. En offrant ses lèvres à un autre, elle trahirait son amour pour lui. Elle ne voulait pas salir son âme. Plutôt mourir le cœur loyal et le corps  imbibé de sa liqueur. Plutôt mourir en scellant ses initiales sur son enveloppe charnelle. Puisqu’elle n’avait pas su alimenter la flamme de sa passion, elle allait parasiter son esprit à jamais.

 

Ce serait un  matin radieux, parce que c’est toujours plus dramatique lorsque le temps ne se présente pas comme un signe avant-coureur de la tragédie.  Encore flottant dans les vapeurs nébuleuses d’un demi-sommeil, il serait véhiculé jusqu’à la cuisine par la faim. Il ouvrirait les volets. La lubricité de la clématite allongée sur le carreau, l’odeur dépaysante du jasmin et les cantiques des oiseaux,  le feraient sourire d’un air imbécile. Il se jetterait son dévolu sur la première madeleine. Le café noir se distillerait trop lentement et il le regarderait couler dans la cafetière, les bras ballants, avant de se demander dans un sursaut si les nouvelles fraîches ne se seraient pas invitées dans sa boite aux lettres.

 Il promènerait sa jovialité béate dans l’allée constellée de jonquilles en sifflotant. Il sortirait sa clé de sa poche, ouvrirait la boite et se réjouirait de découvrir son journal comme s’il s’agissait d’une agréable surprise.

C’est alors qu’il verrait son nom et son visage sur la première page.

Elle y figurerait dans l’acmé de sa beauté, ses yeux bleus presque violets comme des myosotis qui réclament de l’amour. Et la complainte s’écoulerait comme le chant mélancolique d’une fontaine, des mots emplis de peines partagées parce que Virginia, une jeune fille en fleur s’est noyée.

Il ne pourrait plus  susurrer à son oreille : « Une autre fois Virginia » quand elle lui réclamerait un baiser. Sa voix cristalline résonnerait indéfiniment dans les dédales de son esprit. 

 

Jamais plus, il n’aurait l’occasion d’apprécier le chant des rossignols et des rouges gorge parce que ses oreilles n’entendrait plus que ses plaintes amoureuses.

Il ne sourirait plus jamais aux jeunes filles parce que son visage s’afficherait inopportunément sur ses rétines.

 

Elle portait une robe de bal pour se donner l’illusion de danser dans les airs.

 

Elle avait pris un plaisir certain à se contempler et s’écouter pendant les vingt-cinq années de sa vie et les dernières secondes passées à enjôler les divinités (parce qu’elle le savait, les anges là-haut l’attendaient avec impatience) n’échapperaient pas à la règle, elle serait belle à envoûter les arbres, les fleurs, les animaux et même les minéraux.

Elle se félicitait d’avoir appliqué du vernis sur ses ongles, cela lui donnait un air de petite fée, ce qui apporterait de la fantaisie à son geste désespéré.

Son dernier réflexe avant de plonger avec la grâce d’une acrobate fut de replacer une de ses mèches brunes derrière ses oreilles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 



06/10/2014
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